• Bob Dylan

     
    Bob Dylan
     
      
     
    Respirant pour la poésie, Robert Allen Zimmerman adopte le nom de Bob Dylan en hommage au poète Dylan Thomas, il a vingt ans. Fait caractéristique de la complexité de son personnage, il nie longtemps cette inspiration, se vantant d’avoir plus apporté à Dylan Thomas que l’inverse, avant de finalement admettre en 2004 avoir emprunté son nom au poète gallois.

    En 1961, Dylan quitte le Minnesota où il naquit en 1941, pour se rendre à New York. Musicalement, le guitariste folk Woody Goothrie l’obsède. Il s’empare de son style et de celui de ses icônes Hank Williams et Robert Johnson, puis se fait vite remarquer dans Greenwich Village, qu’il appelle alors La Ville des Possibles. Joan Baez s’entiche du jeune poète à l’harmonica et l’entraîne sur sa tournée. 
     
     
    BOB DYLAN
      
      
    Son premier album chez Columbia ne contient que deux originaux : "Song For Woody" et "Talking New York". Dylan arrive dans une société en pleine crise culturelle et trouve vite sa place en tant qu’agitateur de pensées. Malgré lui, il est vite le porte drapeau d’une génération assoiffée de révolution. "Blowin’in The Wind" devient un hymne de la contre-culture, mais dans ses vieux jours, Dylan explique ne pas avoir cherché à s’engager politiquement. Pourtant, la Marche sur Washington à laquelle il prend part pour les droits de la population des Noirs ou encore son fameux clip de "Subterranean Homesick Blues", ne sont que la surface des actes d’engagement social du musicien.

    Quand il prend ses distances avec Joan Baez en 1964, celle-ci déclarera à propos de son ancien protégé qu’il a pour seul objectif de se libérer de toute responsabilité. Les fans de Bob Dylan adoptent ses paroles lyriques porteuses de renouveau. Pourtant, ce sont les mêmes qui crient à la traîtrise quand leur maître à penser électrise sa guitare en 1965 au Newport Folk Festival. Sa rupture avec l’acoustique marque le passage de l’icône folk au rockeur à lunettes noires. S’il est son virage le plus célèbre, cette prise de risque n’est pas la seule du compositeur et contribue à la richesse de son répertoire.

    A cette époque, Dylan a une nouvelle muse, l’actrice et chanteuse allemande Nico. Il lui écrit "I'll Keep It With Mine" sur son album "Chelsea Girls". Cette année 1966 marque la rencontre avec les Beatles, avec qui il incarne une attitude qui fait fantasmer tout une génération. Selon la légende, Dylan aurait initié les Fab Four aux drogues. Mais 66 marque surtout l'année de "Blonde on Blonde", album mythique où l'on retrouve des tubes comme "I Want You", "Just Like a Woman" ou "Visions of Johanna" qui est considérée aujourd'hui comme une des plus belles chansons de Dylan. Blonde on Blonde entre dans la légende, c'est le premier double de rock. Le dernier morceau "Sad-Eyed Lady of the Lowlands" occupe toute la dernière face. La tournée qui suit la sortie de disque est impressionnante. Dylan y joue une partie acoustique et une partie électrique, sifflée d'un bout à l'autre par le public.
     
    Le 29 juillet 1966, Dylan est victime d'un accident de moto. Il disparaît de la scène jusqu'en 1968, où le chanteur revient avec "John Wesley Harding" puis "Nashville Skyline" (1969).
    Mais ces deux ans d'absence ont vu naître "The Basement Tapes", enregistrements par Dylan et The Band qui n'étaient pas destiné à sortir un jour.

    Alors que le début des années 70 voit un grand Dylan (Blood on the Tracks en 1975), la suite est plus mitigée. Bien qu'en 1976, sur la chanson Hurricane de l’album "Desire", il renoue avec son esprit protestataire, sa voix nasillarde évoquant le boxeur noir Rubin Carter, jeté en prison pour un crime qu’il n’avait pas commis, les sorties qui suivent sont dispensables.

    En 79, il se convertit au christianisme, comme un dernier acte pour faire fuir ses fans. "Saved" et "Shot of Love", sortis suite à cette conversion sont assez médiocres, que ce soit en ce qui concerne les textes ou la musique.

    Il met fin à cette période chrétienne en 83 et il faut attendre 89 pour voir Dylan renaître, avec l'album "Oh Mercy" et Daniel Lanois à la production.
    "Time out of Mind" en 1997 est salué par la critique comme un chef-d'œuvre. On y retrouve un Dylan inspiré et habité. Il continuera sur cette lancée avec "Love and Theft" et "Modern Times", albums plus bluesy.

    Aujourd'hui, Dylan continue le "Never Ending Tour" et se rend chaque année dans des villes du monde entier.
    Un nouvel album, "Together Through Life", est annoncé pour fin avril 2009.

    En plus de la pluralité des styles, l’Américain est sur tous les supports. Son livre expérimental "Tarentula" révèle en 1971 ses talents d’écrivain. En 2005, il publie ses chroniques autobiographiques. Dylan est toujours régulièrement nominé pour le prix Nobel de littérature. En avril 2008, il obtient le prix Pulitzer, « pour son profond impact sur la musique populaire et la culture américaine, à travers des compositions lyriques au pouvoir poétique extraordinaire », selon le jury. Son destin de poète, folkeux, beatnik ou rock star, est aussi passionnant qu’un bon scénario et les cinéastes ne s’y trompent pas. De Martin Scorcese à Todd Haynes, les réalisateurs s’accaparent le destin d’un Dylan qui continue encore aujourd’hui de se produire sur scène.
     
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