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Par Dona Rodrigue le 1 Novembre 2011 à 23:58
ROBERT CAPA
Il fut l’un des photographes de guerre les plus célèbres et a couvert les plus grands conflits de son époque..surtout le Jour J du débarquement. Il avait fait de nombreux clichés... presque 30 pellicules...la plupart sont tombées dans la mer... il lui en restait 7.. des photos qui ont fait le tour du monde...des soldats sur les plages de Normandie..le 6 juin 1944.
il s'est tué en Indochine le 25 mai 1954 sur une mine antipersonnelle. un Maître.
ROBERT CAPA, grand photographe américain et journaliste qui a photographié le débarquement...il a perdu 30 négatifs dans l'eau...il lui en ai resté que 7.. des photos exceptionnelles, comme lui...
Angleterre :
Robert CAPA.photographer on a destroyer during the ship arrivals in French beach for landings and liberation of Fance. © ROBERT CAPA/MAGNUM PHOTOS
À 4 heures, on nous rassemble sur le pont supérieur. Les vedettes de débarquement se balancent au bout des grues, prêtes à être descendues. Attendant la première lueur du jour, les 2000 hommes se tiennent debout dans un silence total; et quelles que soient leurs pensées, ce silence ressemble à une prière. Moi aussi j’attends en silence. Je pense un peu à tout, à des prés verts, à des nuages roses, à des moutons qui broutent, à tous les bons souvenirs et surtout à faire les meilleures photos de ce jour.
Aucun de nous ne s’impatiente et nous resterions volontiers dans l’obscurité toute la journée. Mais le soleil, ignorant que ce jour serait différent de tous les autres, s’est levé à l’heure habituelle. Les premiers appelés entrent en trébuchant dans leurs vedettes et - comme dans des ascenseurs au ralenti – on nous descend jusqu’à l’eau.
La mer houleuse nous trempe immédiatement. Immédiatement les vomissements commencent. Mais cette invasion est si raffinée, si soigneusement préparée que des petits sacs en papier ont été prévus. Bientôt le mal de mer bat tous les records et j’imagine qu’il va devenir l’emblème même de toutes les célébrations du jour J. La côte normande est encore à des kilomètres quand le bruit du premier éclat de balle percute nos oreilles. On se jette à plat ventre dans les vomissures sans plus surveiller la côte qui s’approche. Le fond plat de notre vedette racle le sol de France. Le maître d’équipage baisse l’avant en fer et là, entre les obstacles d’acier aux silhouettes grotesques plantés dans l’eau, apparaît une mince bande de terre noyée dans la fumée – notre Europe, la plage.
Ma belle France est repoussante et l’horrible, et la mitrailleuse allemande qui fait crépiter ses balles tout autour de notre vedette bousille mon retour. Les homes de mon bateau pataugent dans l’eau jusqu’à la taille, leurs fusils prêts à tirer. L’eau est froide à la plage et la plage est encore à plus de 100 mètres.
Les balles trouent la mer tout autour de moi. Le jour est à peine levé et le temps trop couvert pour faire de bonnes photos mais l’eau grise et le ciel plombé font ressortir les petits hommes embusqués derrière les défenses surréalistes inventées par les experts antidébarquement. Les Allemands jouent maintenant de tous leurs instruments et je ne vois aucun trou entre les obus et les balles qui barrent les 30 derniers mètres avant la plage.
La marée monte et l’eau atteint maintenant ma lettre d’adieux dans la poche de ma chemise. Protégé par les deux hommes qui me précèdent, j’arrive sur plage. Je me jette par terre et mes lèvres touchent la terre de France. Je n’ai pas envie de l’embrasser. Saint-Laurent-sur-Mer a dû être une station balnéaire moche et bon marché pour les instituteurs français. Aujourd’hui, le 6 juin 1944, c’est la plage la plus laide du monde entier. Épuisés par l’eau et la peur, nous sommes étendus sur une petite bande de sable mouillé entre la mer et les fils de fer barbelés.
À condition de rester couchés, la pente de la plage nous protège un peu de la mitrailleuse et des balles mais la marée nous oblige à nous rapprocher des barbelés où les fusils s’en donnent à cœur joie.
Un obus tombe entre les barbelés et la mer, et chacun de ses éclats frappe un corps. Le prêtre irlandais et le médecin juif sont les premiers à se mettre debout sur la plage. Je prends frénétiquement photo sur photo. Une demi-minute plus tard mon appareil se bloque, le rouleau est fini. J’en cherche un nouveau dans mon sac; mes mains mouillées et tremblantes bousillent le nouveau film avant que je puisse le mettre dans l’appareil. Je m’arrête quelques secondes… et c’est encore pire.
L’appareil vide tremble dans mes mains. Une peur nouvelle et différente me secoue des doigts de pieds aux cheveux et me tord la figure. Je décroche ma pelle et j’essaye de creuser un trou. La pelle cogne une pierre sous le sable et je la jette au loin. Les hommes autour de moi sont étendus, immobiles. Seuls les morts, à la limite de la marée, roulent avec les vagues. Robert Capa
Robert Capa. Guerre Civile en Espagne, Mort d’un soldat (1936)
Robert Capa. Pablo Picasso et Françoise Gilot (en arrière-plan, le neveu de Picasso Javier Vicaro), Golfe-Juan (1948)
Robert Capa. Le tour de France, Le magasin de cycles de Pierre Cloarec à Quimpe (1939)
Et voilà une deuxième tournée de splendides photos de Robert Capa.
Réfugiés espagnols conduits vers un camp entre Argelès-sur-Mer et Le Barcarès (Robert Capa, 1939)
Chartres, Femme tondue pour avoir eu un enfant d’un soldat allemand (Robert Capa, 1944)
Nuremberg, Une famille allemande au milieu des ruines fumantes (Robert Capa, 1945)
Indochine sur la route de Namdinh à Tahaibinh (Robert Capa, 1954)
Barcelone, Raid aérien (Robert Capa, 1939)
Et voilà une troizième tournée de splendides photos de Robert Capa.
Robert Capa with the American First Airborne Division (1945)
Madrid (Robert Capa, 1936)
Barcelone (Robert Capa, 1939)
Allemagne (Robert Capa, 1939)
Prisonniers allemands (Robert Capa)
On cloture la série Robert Capa avec ces 5 dernières photos.
Levi R. Chase, Pilote américain (Robert Capa)
1ère vague d’assaut sur Omaha Beach (Robert Capa, 1944)
« Slightly out of focus », photo la plus connue de Capa (Robert Capa, 1944)
Fermier sicilien indiquant son chemin à un soldat américain (Robert Capa, 1943)
PARIS 1947, la PAIX
Robert Capahttp://www.nikohk.com/2006/10/09/robert-capa-2eme-partie/
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